Pourquoi avoir intégré la sécurité publique ?
Après des études de droit, j’ai passé le concours de commissaire de police afin de contribuer à une mission à même d’apporter une plus grande justice. J’ai choisi de servir en sécurité publique pour travailler au sein d’un collectif qui contribue concrètement à l’amélioration de la vie du citoyen. On a tendance à oublier que la police nationale est là pour nous prémunir de la loi du plus fort : elle vise avant toute chose à ce que les hommes et les femmes puissent vivre ensemble en toute sécurité. Elle contribue à garantir la liberté publique et individuelle. La police nationale, et les forces de sécurité en général, jouent un rôle fondamental dans les équilibres sociaux, rôle qu’il convient de reconnaître et de saluer.
Quelles sont vos principales missions ?
A la tête de policiers et de personnels administratifs, techniques et scientifiques qui exercent de multiples compétences et spécialités, je travaille en lien avec les directeurs zonaux et départementaux de la sécurité publique. Nos missions s’articulent autour de trois axes clés : diagnostiquer les problèmes de sécurité sur le territoire, orienter les équipes pour répondre à ces problèmes en termes de prévention, de dissuasion ou de répression et mener un travail partenarial avec les collectivités locales ainsi qu’avec les représentants de l’État, dont la Justice constitue un partenaire indispensable. Sécurité sur la voie publique, investigation sur la petite délinquance comme sur les faits graves, renseignement pour prévenir les troubles à l’ordre public : autant d’actions menées au quotidien par les 65 000 agents de la sécurité publique.
Les agents des services d’investigation sont des policiers extrêmement valeureux, qui doivent relever le défi d’une masse gigantesque de dossiers à traiter, avec de vrais enjeux de protection des victimes : leur charge mentale est considérable.
À quelles exigences accrues devez-vous faire face ?
A celles de la médiatisation et des réseaux sociaux, qui peuvent contribuer à véhiculer une image erronée de nos missions, et à celle de la temporalité : notre société est de plus en plus exigeante quant à la réponse de sécurité, quelle que soit la gravité des faits. La crispation des rapports sociaux pèse lourdement sur les policiers qui sont très sollicités pour gérer des conflits relationnels car les régulateurs traditionnels, comme par exemple les maires, ne disposent plus du même espace d’intervention ou d’autorité. La judiciarisation des rapports sociaux reflète une libération positive de la parole, notamment s’agissant des victimes les plus vulnérables, et tout particulièrement en matière de violence intrafamiliale, mais elle impacte fortement nos services d’investigation.
